Borne 14 – Cimetière israélite

Le cimetière israélite de Veyrier-Étrembières, créé en 1920, se trouve à cheval sur la  frontière entre la France et la Suisse. Cette situation particulière s’est avérée avantageuse au cours de la Seconde Guerre mondiale. Son emplacement a en effet permis à de nombreuses personnes juives de trouver asile en Suisse grâce à toute une chaîne de complicités. Ces passages clandestins ont sauvé la vie de femmes, d’hommes et d’enfants.

A partir de juin 1940, le cimetière était en zone libre française et ne faisait pas l’objet d’une surveillance particulière. Des passages clandestins ont eu lieu à l’occasion de cérémonies funéraires ou de travaux de marbrerie. Dès novembre 1942, des soldats italiens ont été chargés du contrôle de la frontière; ils ont eu généralement une  attitude bienveillante envers ces passages et parfois même ont apporté leur aide. L’oratoire du cimetière, situé sur la commune de Veyrier, a servi de lieu d’accueil temporaire avant un transfert discret loin de la zone frontière.

En septembre 1943, les troupes allemandes remplacèrent les Italiens. Le cimetière a été fermé, des barbelés ont été posés et la surveillance est devenue très stricte. Les passages devinrent rares et difficiles.

En 1947 et 1948, les traversées se sont faites, cette fois, de la Suisse vers la France. Avec l’appui, entre autres des cheminots français, des personnes de confession juive ont pu rejoindre clandestinement la Palestine, terre de leurs ancêtres.

Les Suissesses et les Suisses qui ont apporté leur aide durant ces années ont fait l’objet de condamnation par la justice pour ces actes. Ces gens ne seront réhabilités
que dans les années 2000.